Toutes les religions mènent-elles à Dieu ?
La religion : qu'est-ce
que c'est ? A quoi ça sert ?
Mais, si elle procède d'une foi –ou tout au moins d'une croyance- une religion se définit
aussi par ses pratiques individuelles et
collectives. Ces pratiques sont très diverses, parfois
même complexes. Elles sont inséparables de la foi et nécessaires. Pourquoi ? Parce qu'elles traduisent l'appartenance à cette foi, au groupe qui y adhère, et parce
que ce sont elles qui sont justement censées
rapprocher l'homme de Dieu.
On touche là le coeur du problème : "pourquoi plusieurs religions ?".
Si l'on prend un peu de recul par rapport à la pratique proprement dite des rites et si l'on essaye d'en dégager les motivations profondes, l'on peut voir en réalité que, d'une pluralité de
systèmes apparemment sans rapport les uns avec les autres (et même parfois opposés), un même souci se dégage : le désir de plaire à Dieu. L'homme sent qu'il doit faire certaines choses pour plaire à Dieu, attirer ses bonnes grâces non seulement
pour son temps sur la terre, mais aussi pour avoir des chances de gagner le paradis.
Dans beaucoup de religions, le paradis est présenté comme le lieu où tout souci est écarté et surtout où l'homme n'aura plus à craindre la mort ni le châtiment de Dieu. Car au fond de
lui l'homme ressent en effet une sorte de
culpabilité vis-à-vis de la divinité, ainsi qu'une sorte de vulnérabilité dépendante : de Dieu, de son bon plaisir ou de son courroux dépendent l'abondance de biens (et donc une vie jugée
agréable) ou le désastre. Lorsque quelque chose ne va pas dans sa vie, l'homme s'interroge sur sa culpabilité devant le Divin : il se demande si l'épreuve qu'il traverse n'est pas due à une
sanction de sa part. Son accession au paradis lui semble également conditionné de la même manière.
Ces motivations, sincères et compréhensibles, sont toutes communes aux religions. Comment donc la recherche d'une même chose peut-elle se décliner en autant de cultes différents
?
Religions et relation
Une question essentielle que l'on
doit se poser en abordant une religion est : « cette
religion peut-elle réellement me mettre en lien avec Dieu? ». C'est ce qu'une religion est supposée faire.
Un examen réaliste nous amène cependant à ce constat, dur mais vrai : aucune ne peut répondre affirmativement à cette question. Cela s'explique fort bien ; les religions ne sont pas à blâmer en cela. Qu'on y réfléchisse un peu : qu'est-ce que
l'homme et qu'est-ce que Dieu ? Si Dieu est Dieu, alors il est un être qui a une intelligence qui nous dépasse et qui peut absolument tout (songeons au fait qu'il a créé l'univers). Il sait tout
ce qui se passe et voit tout en même temps, partout dans le monde, entend tout et connaît même nos pensées les plus secrètes. Il fait, de plus, tout ce qu'il veut car aucune volonté ne saurait
aller contre la sienne.
Comment l'homme peut-il alors prétendre à communiquer avec cet Etre si supérieur à lui, l'entendre, le connaître, infléchir sa volonté ? Une structure à deux dimensions peut-elle avoir ne
serait-ce qu'une idée de ce que représente la troisième dimension ? La fourmi peut-elle avoir une idée de ce qu'est l'être humain et parler avec lui ? À bien plus forte raison, ne pouvons-nous
pas prétendre à être en relation avec Dieu.
Les religions, quelles qu'elles soient, ne peuvent
offrir à l'homme ce à quoi l'être humain aspire au plus profond de lui. Quelle pratique, quelle magie pourraient garantir une chose aussi impossible à l'homme qu'une relation intime avec cette intelligence infinie ? Or souvent, nous
constatons que les pratiques religieuses consistent en ablutions ou jeûnes visant à se purifier, en habits à mettre pour plaire à Dieu, en aliments à manger pour rester dans sa volonté... Toutes
ces exigences sont purement corporelles. Seule la prière pourrait –éventuellement- ouvrir la communication avec Dieu. Mais ne sont-elles pas le plus souvent des monologues
? Pour atteindre le Divin, l'humain devrait se faire
divin. Et ça,
c'est de la science-fiction.
Chaque civilisation a développé son propre système de
croyances pour satisfaire à l'exigence de spirituel de l'homme. Les pratiques religieuses sont nécessaires, mais malheureusement, beaucoup de ces rites viennent de l'homme. Ainsi, les religions sont variées parce que les hommes sont
divers.
Une relation
avec Dieu est-elle quand même possible ?
Il n'y aurait de certitude pour l'homme à suivre des principes spirituels que s'ils émanaient miraculeusement de Dieu lui-même, par quelque initiative heureuse de
sa part.
Or c'est
justement ce que Jésus-Christ est venu dire et faire. Lui
seul, dans
toute l'histoire de l'humanité, a dit être l'émanation de Dieu sur terre, sa représentation visible et accessible par les hommes : "moi et le Père, nous sommes un"(1).
Jésus n'est pas venu fonder une nouvelle
religion. D'emblée
il a établi clairement la différence. À la question des chefs spirituels : "que devons-nous faire pour accomplir les oeuvres de Dieu ?" Jésus répond simplement : "l'oeuvre de Dieu c'est que vous
croyiez en celui qu'il a envoyé"(2).
Jésus affirme ainsi que chercher à faire des choses pour gagner l'intérêt de Dieu est caractéristique d'une religion qui vient des hommes. Au contraire, le Christ dit qu'il est Dieu lui-même venuà la rencontre des hommes, se révèlant et
se faisant connaître à eux. Il propose une vraie relation, vivante et réciproque avec Lui :
"Moi je suis venu afin que les brebis (c'est-à-dire les hommes, dans le contexte) aient la vie et qu'elles l'aient en abondance... Je leur donne la vie éternelle et elles ne périront jamais"(3) "or la vie éternelle, c'est qu'il te connaisse toi,
le seul vrai Dieu et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ" "(4). La voie que propose le Christ est sûre car il est Dieu lui-même, l'Infini venu rencontrer le limité : "Je suis le chemin, la Vérité et la Vie. Nul ne vient au Père que par moi" ; "celui
qui m'a vu a vu le Père"(5).
Les paroles du Christ ne veulent pas dire pour autant que l'homme peut tout se permettre, pourvu qu'il croie en Lui. Au contraire. Jésus s'est présenté comme radicalement différent dans ses exigences de ce que les religieux imposaient au peuple. Ces derniers avaient établi quantité de préceptes régissant la vie quotidienne : nourriture à manger ou à éviter,
rituels pour les cérémonies, habillement à mettre, place respective des hommes et des femmes dans la société... Mais le mal n'était pas une question abordée dans leurs
pratiques. La pureté était surtout vue comme un
ensemble de choses à faire concernant le comportement extérieur.
Jésus les reprend
sévèrement : "pourquoi transgressez-vous le
commandement de Dieu (c'est-à-dire les 10
commandements) au profit de votre tradition ?" "vous
paraissez justes aux hommes, mais au-dedans vous êtes pleins d'hypocrisie et d'iniquité". Le Christ continue en posant les termes d'une vraie religion : la vraie pratique de la relation avec Dieu est de faire le bien et d'éviter de faire le mal. Car Dieu est pur, c'est à dire qu'il est sans mal et qu'il ne supporte pas le mal. La relation avec Lui n'est donc envisageable que si l'on accepte de se faire changer par lui. C'est en cela que réside la véritable pureté : "Ce n'est pas ce qui entre
dans la bouche qui souille l'homme, mais ce qui sort de la bouche, c'est ce qui souille l'homme"(6) "Car c'est du coeur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, les débauches,
les meurtres, les vols, les cupidités, les méchancetés, la fraude, le dérèglement, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie"(7).
"Dieu est amour" dit la Bible et c'est par amour pour les autres qu'il nous invite à rechercher le bien. Le paradis ne se "gagne" pas en faisant telle ou telle chose. Une telle idée révèle que l'homme en est l'auteur car il en est le
centre. Le paradis se reçoit comme un
cadeau, pour celui qui s'engage à demander à Dieu, au
travers d'une relation avec
Jésus, les forces et le discernement pour faire le bien et aimer les autres. Jésus n'a jamais voulu que le christianisme soit vécu comme une religion faite par les hommes (c'est-à-dire seulement un ensemble de rites et de coutumes dénués de
profondeur). Jésus nous invite à une relation
vivante et réciproque avec Dieu, afin que de cette
relation découle un amour toujours plus grand pour notre prochain.
notes : 1) Evangile de Jean ch. 10 v.30 - 2) Evangile de Jean ch. 6 v.28-29 - 3) Evangile de Jean ch. 10 v.10,28 - 4) Evangile de Jean ch. 17 v.3 - 5) Evangile de Jean ch. 14 v.6,9 - 6) Evangile de Matthieu ch. 15 v. 10 - 7) Evangile de Marc ch. 7 v. 21-22
Un enseignement de Choisir un auteur
source : http://www.atoi2voir.com